Dans Mind Breaths, il est question de souffle, chose qui pourrait sembler paradoxale dans un concert qui porte sur les musiques mécaniques. Pourtant je souhaitais faire en sorte que le discours musical se déploie comme une machinerie qui semblerait presque être vivante. Tout au long de la composition, je me suis interrogé sur les interstices parfois étroits qui peuvent séparer les machines des êtres vivants « animés », et c’est bien le souffle qui pourrait produire le plus fortement l’illusion du vivant. Ainsi Mind breaths débute dans l’extrême grave, par un lent balancement entre deux notes, sol et la, mouvement d’onde déployé tout le long de l’oeuvre, pour finir par une note suraiguë tenue longuement par la contrebasse, entêtante à l’instar d’un électrocardiogramme ne recevant plus de signal.