Făbrĭca (mot latin qui signifie « atelier » mais aussi, par extension, « action de travailler, fabriquer ») est une oeuvre basée sur l’interaction entre l’ensemble et un espace musical virtuel. Dans cet espace musical virtuel, conçu avec Benjamin Lévy pendant la période de confinement et accessible à tout le monde sur une page web, les relations musicales et temporelles entre les sons se matérialisent dans un espace tri-dimensionnel (l’interface visuelle est signé par l’artiste-designer Giovanni Muzio) et définissent une véritable “topologie” musicale. Le “chemin” tracé ne représente qu’une des possibilités d’exploration de la musique: en se faisant dans le temps, le parcours devient lui-même la pièce qu’on écoute. À ce parcours d’exploration de sons électroniques correspond l’exploration des matériaux musicaux de l’Ensemble qui trouve sa place dans un discours musical non-linéaire.
Imaginé comme un “hyper-texte musical” Făbrĭca est inspirée par la discontinuité de l’expérience du monde contemporain ainsi que par le cyber-espace, où toutes les informations et les processus de communication deviennent globales et instantanés. L’écriture (la composition) ne peut pas changer la réalité mais peut changer la perception de la réalité même: dans cette perspective elle reste encore un des moyens les plus révolutionnaires, tout comme le son: immatériel, insaisissable, inéluctable et donc subversif.

Giulia Lorusso

Autour de la pièce

La compositrice et le réalisateur en informatique musicale invitent le public à explorer en ligne sur un site internet dédié l’espace musical virtuel qu’ils ont conçu avec le designer Giovanni Muzio pour la création de l’œuvre Fabrica.
À travers cette expérience interactive, l’utilisateur a la possibilité de tracer son propre parcours dans l’univers tri-dimensionnel de l’œuvre et de composer ainsi les relations entre les éléments sonores et les architectures visuelles qui déterminent l’évolution du discours musical.