François Rossé

Compositeur et pianiste improvisateur français né en 1945

Ses œuvres au répertoire

Échos Phocéens (2023)

Phocéenne (2023)

Karthala (2022)
Choeur et trio à cordes pincées mandoline, guitare et harpe | 10′ | CM

La Baie des Singes (Rochers de Marseille) (2019)
Clown, guitares, percussions et claviers | durée libre | CM

Allongé sur le Divin (2017)
Récitant, ténor, baryton, 2 ensembles et orchestre | 35′ | CM

Ararat (2017)
Soprano et ensemble instrumental (6 musiciens) | 15′ | CM

Miègjorn (2008)
12 chanteuses, flûte, clarinette et harpe | 17′ | CM

Pinch on Way (2013)
Bouzouki, cithare en tiers de tons et harpe | 9′ | CM

C’est en autodidacte que François Rossé a abordé la musique durant son enfance et que la relation entre les oreilles et les doigts est établie sur un piano. Ce n’est qu’à dix huit ans qu’il pénètre les institutions à Strasbourg (piano) puis à Paris (piano, écritures, analyse et composition). Cet engagement tardif est largement compensé par la rencontre de  maîtres magnifiquement engagés dans leur art et leurs conceptions (Alphonse Foehr, Jeannine Bonjean, concernant le piano). Les études terminées au CNSM de Paris, dans la classe d’Olivier Messiaen, il s’est intéressé aux aspects élémentaires et néanmoins essentiels dans ce qui relie l’humain, depuis la préhistoire, à l’espace du son, matière acoustique certes, mais aussi matière codifiable pour en développer les langages du verbe et de la musique.

Son activité s’harmonise entre ses engagements comme pianiste improvisateur et comme compositeur, à la fois proche de la tradition musicale occidentale historique et en phase avec les dynamiques artistiques dans l’environnement planétaire actuel. Il s’inscrit plutôt dans une démarche contemporaine concernant les musiques que dans l’image d’une « musique contemporaine » souvent rivée aux attitudes du siècle précédent. Sa recherche est plutôt engagée dans le rapport de l’art musical avec des contextes sociaux et humains spécifiques que dans recherche exclusive d’ordre acoustique à travers les technologies nouvelles. Il associe volontiers l’acte de création à la faculté biologique d’adaptation à toute situation, bonne manière permettent de développer une imagination poétique et concrète et proliférante. La qualité de l’engagement est liée à celle du concepteur (compositeur) plutôt qu’à la nature du destinataire (musiciens professionnels, amateurs, jeunes et enfants en voie de formation, autres lieux sociaux) ce qui ne semble pas encore être clairement intégré dans les concepts culturels.

Son répertoire se porte à plus de 700 unités très diversifiées impliquant aux côtés d’œuvres pour des ensembles contemporains classiques (tels que l’Itinéraire, 2e2m, Proxima Centauri, le Shanghai New Ensemble ou le NEM de Montréal…etc), de nombreux engagements très spécifiques peu répertoriés dans l’espace du monde de la « musique contemporaine ».   Des œuvres pour orchestre symphonique ou d’harmonie côtoient des musiques de scène, des musiques mixant oralité et écriture, des musiques spatialisées ou spécifiques tel « O yelp » une sorte de concerto grosso pour camions de pompiers et saxophonistes, des chansons de cabaret…etc.  Soucieux de l’importance de la transmission dans le déroulé d’une civilisation, certaines œuvres impliquant des jeunes enfants ou des amateurs mais toujours associés à des musiciens professionnels, selon une tradition du fond des âges  permettant fonctionnellement à l’œuvre une belle densité dans l’engagement et ouvrant l’espoir  d’amoindrir la condescendance dans laquelle se situent les engagements artistiques dès lors qu’ils ont une raison sociale et s’écartent de la sur-culture des narcissismes hérités du XIXème siècle.

La pratique orale, dont l’improvisation, lui permet de croiser, outre des musiciens d’origines très diverses socialement et géographiquement, d’autres espaces artistiques, le milieu du théâtre, des performances avec des plasticiens, danseurs (notamment la Cie Taffanel dans le spectacle « Le Dire à l’envers » et Shiro Daïmon, maître de Nô et kabuki dans plusieurs propositions « Mû », « Oni », « Mukae ») et le cinéma (Festival du film d’Aubagne, Festival international de Musique d’écran de Toulon 2012…).

Sollicité activement sur le plan national et international en des festivals et lieux tels que l’Université North Western de Chicago, l’Université et le Conservatoire de Montréal, celui de Québec, Rimouski, Edmonton, Sudbury,  l’Académie de Tallin, le Conservatoire de Liège, celui de Moscou, la Hochschule der Künste de Berlin et celle de Bremen, à Tokyo,  l’Île de la Réunion, Palma de Mallorca, Valencia, Séville, Padova, Civica de Milano, Lugano, Bâle, Guildhall de Londres, en France métropolitaine, en de nombreux conservatoires dont les CNSM de Paris et de Lyon et autres lieux, François Rossé affectionne néanmoins aussi les réalisations dans des lieux plus discrets impliquant des amateurs ou des jeunes musiciens.

Proche d’Uzeste, il n’hésite pas d’associer, dans ses références, Olivier Messiaen et Bernard Lubat à la fois si différents mais dont les engagements se situent dans une dimension philosophique et politique au-delà de la culture cultivée. Ce sont bien les différences qui créent l’énergie fertilisable. Il est associé à « Question de Tempérament » regroupant des créateurs musiciens dont le noyau est en Aquitaine, « Futurs composés » associant les compositeurs français.

Le statu d’être humain restant, pour sa part, essentiel dans les relations efficaces et artistiques que l’on peut développer, l’espace des voyages intérieurs et planétaires reste donc vaste et les perspectives toujours positivement denses.

Son titre de « Chevalier des Arts et des Lettres » est judicieusement associé à celui de « Maistre dégustateur d’Aligot des Buronnies du Cantalès » obtenu sur épreuve par Germaine à Aubrac. Au-delà du trait d’humour, combien de générations d’êtres et de compétences ont été nécessaires pour concevoir cet aligot, ou bien le goût du vin ? en quête de l’égalité pour nos sens, si cela n’est pas saisi, la pratique artistique semble pouvoir perdre aussi une part de son sens, l’humain étant indivisible…

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