3 chanteurs et ensemble instrumental [5 musiciens] : soprano, haute-contre, basse, orgue positif, guitare, percussion, alto et contrebasse
Tinguely Cinéphonie
Cette création est une tentative de réponse musicale à l’œuvre de Jean Tinguely, plasticien que j’aime particulièrement et que j’ai découvert peu après l’inauguration du Musée qui lui est dédié à Bâle. J’ai toujours ressenti les « sculptures » mobiles de Tinguely, sorte de machines d’engrenages complexes et brinquebalants, comme une merveilleuse incitation à imaginer des structures et des formes de contrepoint. Ce ne sont donc pas les bruits résultant des machines qui m’intéressent, mais les structures et leur interaction avec une perception temporelle très riche.
Tinguely crée un univers tragi-comique : l’absurde et l’organisé, le dérisoire et le calculé s’y frottent, y grincent, en écho aux danses macabres et aux catastrophes du 20ème siècle auxquelles la science a parfois prêté main forte. Il y a une cosmologie-Tinguely, un jeu avec les systèmes clos et le mouvement perpétuel du vivant/morbide. Cette vision d’un organisme-cosmos à la fois obstiné et précaire, mécanique et organique, me paraît avoir de profondes résonances aujourd’hui.
Jean-Christophe Marti
Minimorgana-Maxifata
« Fée Morgane, telle une matrice universelle, ou un cosmos-brocante où tout est recyclé, remis sans fin en orbite. Fée (fata en latin) évoque aussi le fatum, le destin : le mouvement perpétuel de ce cosmos n’est pas « admirablement huilé » comme les Pendules de Foucault. Il est au contraire brinquebalant, souffrant… Le fatras, l’anarchie, est traduite par un mélange improbable d’instruments « locaux » (régionaux, temporels) qui cherchent ici une harmonie fragile en 2 ensembles séparés dans l’espace.»
Jean-Christophe Marti