Note d’intention de Frédéric Pattar
« Mes premiers contacts avec la poésie de Lorca ont eu lieu il y a plusieurs années. Depuis ce moment, j’ai toujours souhaité mettre en musique l’imagerie puissante qu’invoque ce poète.
Dans l’œuvre musicale et théâtrale que je propose, un poème de Lorca, court et révélateur — Omega, poème pour les morts — occupe une place centrale en revenant deux fois (l’ensemble des poèmes que j’utilise est reproduit en annexe). Afin de mettre en exergue des aspects qui me semblent essentiels, j’ai également choisi de juxtaposer trois autres poèmes, tous trois extraits du cycle « dans le bois des cédrats de lune ». Dans ce cycle, le poète met en scène sa propre disparition en imaginant un voyage vers ce « qui ne vit pas, mais aurait pu être ». Avec Omega – pièce prémonitoire pour Lorca — dans une contemplation inquiète et douce, on a l’impression de l’imminence d’un événement épiphanique. L’attente d’une révélation, comme un flux invisible qui nous tient tandis que « les statues s’écroulent ».