Anábasis est un terme grec qui offre trois sens : « ascension », « voyage à l’intérieur », et « retour ». On les retrouve dans l’œuvre éponyme de Xénophon (philosophe et élève de Socrate) et dans cette œuvre pour saxophone ténor.
Dans cette dernière, l’« ascension » se manifeste dans une expansion ascendante du son quasi constante, à travers laquelle se réalise un véritable « voyage intérieur », ici à l’intérieur d’un saxophone qui fournit le matériau musical par ses possibilités acoustiques.Le son avance de manière microscopique, par de minimes transformations de tous les paramètres (hauteur, timbre, articulation, dynamique, densité).
Ainsi se crée une trame hétérophonique infinitésimale, lente et subtile, qui s’intensifie dans la partie centrale de l’œuvre, laquelle devient une compression à une petite échelle de sa totalité. La dernière partie présente un jeu avec la mémoire diffuse, la mémoire estompée par le passage du temps. À ce moment, l’œuvre « retourne » à son stade presque original. Mais loin d’être une réexposition, il s’agit d’un condensé intemporel de tout le processus expansif antérieurement développé.