« Les relations entre musique et nouvelles technologies m’intéressent énormément. J’essaie de voir comment la conception et la perception de la musique sont modifiées par les dispositifs multi-média. La théâtralité inhérente à leur utilisation est au coeur de mes travaux. Ces dispositifs deviennent des personnages sonores à part entière, des partenaires de jeux… Je les intègre dans mes compositions comme un élément à même de guider, d’accompagner et de désorienter la perception. J’essaie aussi d’interroger nos nouveaux mécanismes d’écoute musicale, liés à l’univers technologique qui fait partie de notre quotidien. Cet univers a changé notre relation à la la musique. Le lien de la musique avec ses propres moyens de diffusion (plateformes de streaming, télécommandes, vidéos…) a imposé une écoute particulière : active, saccadée, rapide, fragmentaire, répétitive, multiple, aléatoire. Notre écoute s’éloigne des formes préconçues, elle en fabrique d’autres, elle s’oppose au rituel du concert et elle interroge ses codes. J’essaie de m’en inspirer pour chercher des nouveaux espaces poétiques à la fois dans le contenu musical, dans sa forme de représentation et dans la relation avec le public. »
Alexandros Markeas
Scénario
Entrée public Plateau vide, sonorités lointaines diffusées dans la salle, des messages souhaitent la bienvenue aux spectateurs et expliquent le mode d’emploi du spectacle.
Jeu 1
Le rythme dans le corps Le battement du coeur, la respiration, les clignements des yeux sont les sources d’une mécanique rythmique qui se déploie de manière énergique. Le public choisit les sonorités initiales et aide aussi le chef à se retrouver
Jeu 2
Le métronome émancipé Mouvement mécanique comme une obsession sonore ininterrompue. Le public décide des variations de tempo et propose son rythme préféré.
Jeu 3
Tarentule – Tarentelle A partir d’un conte italien sur la danse des araignées-tarentules, se développe un mouvement, une sorte de danse effrénée et virevoltante. Le public exprime dans ses commentaires ce que la musique lui évoque.
Jeu 4
La complainte du chef d’orchestre Le chef d’orchestre est le seul musicien qui ne produit pas de son. Le public chante et improvise avec lui pour donner corps à une série de gestes qui dessinent le son dans l’espace.
Jeu 5
Ironie du genre Le jeu précédent s’achève dans une matière sonore chaotique qui se dissipe peu à peu. Des bribes de sons persistent et donnent naissance à une nouvelle configuration d’écoute, fragmentée et mobile. Les pensées de Vladimir Jankelevitch, sur les liens qu’entretient la musique avec l’ironie, sont illustrés par la musique et commentés par le public.
Jeu 6
Empowerment La musique s’accélère et le son envahit l’espace de diffusion et entoure le public. L’ordinateur déclare son autonomie et cherche à établir une autre relation avec le public en l’invitant à réfléchir et à jouer avec lui.